Hé ! Isolée !

Hé ! Isolée

Détachée de ta communauté

Reviens il est l’heure

De coucher ton pétale

Sur le lit de cendres de la nuit

Hé ! ne t’en vas pas ainsi

Toute seule

Dans ce territoire où rien ne dit

Rien ne vaille

Sortie de ton auréole d’entrailles

Isolée

Quoi ! Ne vois-tu pas que la vie

Ne va que lorsque les sœurs se tiennent

Par la main ?

Je me sentais perdue

Le soleil a terni ma parure et mon cou

Dégarni

Ne peut plus conséquemment

Tenir ma frêle composition

Ne pleurez pas chères sœurs

Je suis la première d’entre vous

A goûter le sang de l’au-delà

A sentir la chaude ambiance de la terre

Qui me murmure des mots doux

Bien au-delà de ce qu’y est prétexté

Bientôt vous aussi tomberez, votre temps de briller,

Terminé,

Sera et la fin n’a rien de triste la fin

N’est que recommencement

La fleur qui se détache

Jamais ne s’enfuit

La fleur qui se détache, son cycle elle

A tout simplement

Fini.

Carole Radureau (08/08/2021)

Comments

[almanito]

C'est génial que tu aies tiré ce poème de cette pauvre isolée, en plus c'est chouette de présenter les deux photos :)
Bien oui, retour en terre comme le roman de J. Harrison pour la petite fleur, parti mourir comme les Indien dans un endroit choisi, à même la terre...

[caro et hobo]

Et là, à présent la pauvrette n'est plus isolée, ses soeurs l'a rejoignent les unes après les autres. Que c'est triste. J'en ai récolté quelques unes avec d'autres fleurs et produits du jardin pour faire une petite offrande à la Pachamama. Sans alcool ni tabac.