Telle la grive
Publié le 31 Août 2020
Telle la grive tournons-
nous
vers la lumière qui dans le matin
frais
cherche à se frayer
chemin
Il n’est plus belle lumière que celle
qui se fixe
sur l’oiseau
matinal
Telle la grive, conjuguons
le verbe récolter
au pluriel du présent
car le présent est le beau temps
celui qui va quand
rien ne va
Comme une grive secouons notre jolie
petite gorge plastronnée
pour agiter
sonores
les petits pois de liberté
La cage n’a pas de porte aux jours de nos mots
le ciel y passe à volonté
tout comme le rai qui joue son Don Quichotte
La boîte à musique de sa gorge empressée
n’émet pas de son : feu l’été et ses concerts diurnes
interminables
profonds
concertos de vocalises
féroces compétitions :
« Plus vite, plus vite, plus vite »
disait-elle et on la croyait car plus vite va
le vent
la chaleur s’enfuit les escargots reviennent et les limaces n’en parlons-pas
tout ceci sur le plateau de grive
Telle la grive
nous dînerons d’un repas fructueux
ne perdons pas le fil ne perdons pas le sens de nos existences
la terre-mère n’a pas oublié ses enfants et la lumière est là
pour ceux qui veulent bien la remarquer
Le temps mauvais a égoutté ses ressentiments
Demain se lève
Le soleil et sa fine lumière tamisée
Ont tout arasé.
Carole Radureau (31/08/2020)