Le piquant du jardin

Publié le 6 Avril 2020

Le piquant du jardin

De la haine ma muse veut parler

Et de sa sœur la malfaisance

Tous ces aiguillons dans les talons

Plantés

Tous ces clous aux ongles rongés

Qui grattent sur la terre chaque moment propice

Pour accomplir leurs sévices.

 

Mais le piquant me porte bien plus haut

Car écrire pour dénoncer n’est-ce pas aussi diviser ?

Chacun en son cœur en son âme

Constate et en tire des conclusions et moi

Je dois disserter sur cette coiffure hérissée

A merveille qui déploie son aura comme

Un soleil joyeux.

 

Et elle pique cette coiffure !

Sur l’échelle de Scoville elle est située à l’étage du piment habanero

Ce n’est pas la morsure de feu en haut de l’échelle

Mais une petite morsure quand même ou plutôt une piqûre

Comme celle que la couturière fait dans le masque

Pour y écrire son vœu de protection.

 

Il est piquant le virus.

Il est très égalitaire.

Il avance promenant sa vie de virus

Qui cherche des corps pour se propager

Pour survivre

Comme vous et moi

Il ne trie pas il ne juge pas il ne sélectionne pas

Il happe au passage,

Prudents et imprudents

Régulant anéantissant réduisant menaçant

C’est une force incroyable

Un rouleau compresseur

Une remise en question de masse

Un grand retournement.

 

C’est une épine dans le pied

Un poil à gratter

Un morpion échappé de l’asile

Un pou du pubis OGMisé

Il tourbillonne et s’émoustille

Dans chaque postillon il se diffuse

Pour un peu bientôt nous ne devrons plus parler

Car le postillon tue, le postillon transmet.

 

Retirés la liberté de sortir de vivre de faire ce que l’on veut

Retirée l’attache relationnelle retirés

Le lien affectif la tendresse la caresse

Bientôt peut-être retirés la parole le dialogue la pensée critique

Il ne leur restera qu’à nous alimenter au cathéter par le biais de la boîte aux lettres

Internet nous dira comme faire pour vivre pour penser pour manger digérer déféquer reproduire

Aimer aussi pourquoi pas

Internet ne nous dira pas comment construire une pensée critique comment traquer la désinformation les fake news les hoax et déchiffrer les non-dits

Il faudra demander la permission pour chaque acte pour chaque parole

La liberté est sans aucun doute la plus grande perte de l’homme après sa propre vie dans cette crise

Mais qui a dit que les morts n’étaient pas libres ?

 

Carole Radureau (06/04/2020)

 

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Chronique du virus

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