Une encre couleur de seiche

Publié le 1 Février 2020

J’ai accroché à mon cœur une encre couleur de seiche

Noire comme un oripeau des cieux

Il y a une alvéole

Fermée par le sort

Qui n’attend plus rien

Même l’air n’y passe plus.

 

J’ai accroché à mon âme un keffieh sur lequel

Les chevrons

Avaient disparu

Comme si le temps avait subitement repris ses droits

Comme si la vie déjà

S’enfuyait.

 

Il est long et sombre le labyrinthe du couloir

Quand veille

Dans l’ombre

La main qui cherche une bouche.

 

Il est dur et ferme le chemin de ton intérieur

Quand aucun territoire n’offre l’asile.

 

Il y a comme une incompréhension

Comme un euphémisme

Quand se ferment sur toi autour de toi

Tes propres portes

Quand devient ennemi

Ton cocon.

 

J’ai accroché à mon cou un keffieh qui ne veut plus me quitter

Il me tient chaud mais

Il est réconfortant

Il ne tient pas bien mais

Il est là pour moi

Il n’est pas élégant pour le conformisme mais

Moi je l’aime,

 

Son symbolisme est un poing que je dois suivre même dans la nuit

Son auréole est tachée du sang des innocents.

 

Il y a dans ma vie une zone qui grandit comme une terre qui s’achève

Dont je n’ose fouler du pied ce terrain maudit.

 

Il y a dans ma vie quelque chose que je dois accepter

Ma force parfois se dilue les bras me tombent

Je rebondis

Je suis une balle même si le sol est dur

Je suis le mouvement même si les os sont secs.

 

Non je ne cède pas au désespoir

Oui je profite de l’accalmie

Oui j’ai les miens qui m’aiment sont patients

Non je ne résisterais pas.

 

La vie a tendu de nombreux pièges

Certains n’arrivent jamais à les éviter

Cette force qu’ils ont en eux c’est aux pièges qu’ils la doivent

Cette force qu’ils ont eux qu’ils la fassent grandir

Qu’elle soit belle comme une rose

Cette rose qui leur envoie plus d’aiguillons que de candeur

Son parfum qui peut-être un jour aussi sera un ennemi

Sa beauté est un astre qui resplendit quand l’aurore se seiche que l’aube noircit

Que la lumière dans le couloir oublie sa vérité.

 

Carole Radureau (01/02/2020)

 

 

 

 

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Chemin de vie

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A
Que dire à la suite de ce poème terriblement beau et fort, vibrant de sincérité et de souffrance, sinon que je t'accompagne de loin de toute mon amitié. Courage, Caro, je sais que tu en as.
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C
Merci d'être là Alma, ça fait du bien. J'essaie d'avoir du courage mais ce n'est pas toujours évident.