Délire forestier

Publié le 18 Octobre 2019

Délire forestier

 

Offre-moi du rêve

Conte-moi le désir du pic vert

La chair de son propos

L’habit dense et fait de lumière

Du châtaignier ru-du-ruisseau.

 

Chante-moi la vérité du vent

Le parcours indirect d’une sève

Le château de la punaise-bois-dormant

Le dénivelé qui mène à la plage du torrent.

 

Récite-moi la douce mélopée des bois

Dans une langue où fleurit le lait de mot

Où l’encre de poésie est une mamelle sans cesse

Pressée

De dire et d’étendre la volupté de son lit

Dans un délire forestier.

 

Je prendrais tout ce que l’épicerie du rêve

M’offrira

Ce jour car ce jour est unique

Et l’amour est unique renouvelé chaque jour

Dans le son d’une musique que seuls les bardes

Reconnaissent au fond du bois.

 

La langue distribue la chair des mots

Dans des ondes trempées de perles opalescentes

Le verbe distribue la pulpe des mots

Sur un buvard couleur fougère.

 

Offre-moi le dialogue ininterrompu du pinson

La verve célèbre de la grive musicienne

Une grappe de cenelles au bec

Je rimerais jusqu’au bout du mois

Le doux propos du sous-bois

Doucement caressé par l’onde vert-de-beau.

 

Carole Radureau (18/10/2019)

 

 

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Fougère au coeur

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
A
Je trouve ce "délire" frappé de bon sens, de la poésie et de la liberté! Tellement beau!
Répondre
C
Parfois ça coule tout seul comme ça....