Confidences

Publié le 10 Septembre 2019

Confidences

 

L’eau me manque.

 

L’eau fraîche qui descend d’une chute

Sa vision

Sa non odeur

Sa musique

Ce doux clapotis

Continu - sans problème -

Qui ne rencontre aucun uppercut

Qui s’enfuit sans bruit

Dans le dédale des rochers.

 

L’air me manque.

 

Le grand air de la montagne

Trop vrai - trop fort - trop pur

Qui fait te sentir vivant…..

Le grand air de la campagne

Plus subtil

Plus plat

Plus parfumé par les herbes champêtres

Un air de printemps…..

Le grand air de la mer

Avec ses petites gouttelettes qui chatouillent le museau

Parfois

Avec un petit goût de sel

Un goût de vraie vie.

 

Le soleil me manque.

 

Non pas celui étouffé sous les bras

Par la canicule

Celui qui tient plus du four que du soleil véritable

Chaleureux et sincère

Un soleil d’automne comme celui de ce jour

Où l’air est un peu frais

Où le soleil s’y mêle complice.

 

Le froid qui se profile chaque jour davantage

Rend réel l’effet-prison

L’air vient à manquer

Vite, il faut en aspirer tant et tant :

Une réserve d’air….

L’eau vient à manquer

Sa clarté sa petite chanson vierge

L’iode marin et la vague qui déchire

Les rides l’une après l’autre…..

Le soleil vient à manquer

Avec ses vitamines son côté « lever du bon pied »

Avec son rayon qui s’emmêle dans les cheveux de l’albizia

Avec sa malice de dessiner des cercles et des figures

Sur les murs.

 

Il faut avaler de grands bols de choses désirées

De ces choses qui manquent au corps

Comme toujours plus de nourriture

Comme un ventre sans cesse affamé

Qui ne peut se rassasier

Car trop lui manque.

 

Il lui manque tout ceci de nécessaire mais il a beaucoup pourtant

Il se replet depuis des mois à ne regarder que ce qui est

Sans jamais penser à ce qui manque

Et la réalité des premiers jours de septembre

A déposé sur un plateau

Le petit déjeuner du manque.

 

Il faut boire le soleil à la paille

Comme un bébé rose qui s’affaire autour des lèvres

Pour dessiner une petite moustache.

 

Il faut boire l’eau de la source à la paille

Comme une truite liquide qui se faufile agile

En tortillant la queue.

 

Il faut boire l’air à la paille

Comme en aspirant la montagne par les deux bouts

Comme si le ballon n’avait pas de fond

Qui vit d’air et d’amour

Qui veut en faire des ballons à formes pliées dans tous les sens

En grinçant.

 

Il faut boire la vie en faire une réserve

Chaque jour se la lire en poème

A petite lampée la diluer dans le moment présent

Huile essentielle de vie pour tenir le coup.

 

Le chemin est le chemin.

 

On ne sait pas où il va même si l’on devine d’où il vient

Les avancées sont autant de perles à boire à la paille

De la pensée positive.

Il faut cultiver les forces même petites

En faire un champ de courges fortes et efficaces

Qui grimpent aux grillages

Qui courent toutes seules et dans tous les sens

Qui sont pleines et lourdes

Pleines de vie - de graines - de pulpe - de volonté.

 

Le soleil est un complice qui lorsqu’il fuit

Nous donne envie de pleurer

Quand il est là parfois on ne sait pas l’apprécier

Je veux chanter le soleil comme on chante au premier matin du monde

Je veux écrire pour le soleil

Comme un prince par les peuples vénéré.

 

Je n’ai pas de maïs mais mon cœur le connaît

Comme le précieux don de vie du soleil

Dans son habit le maïs est fruit du soleil

Chacun de ses petits yeux est un sourire

Pour affronter l’hiver.

 

La vie est un cadeau parfois dur à déballer.

 

La vie est un cadeau à la peau dure parfois.

 

Il faut la manger peu à peu

Comme autour d’un noyau

Sans se soucier des adhérences.

 

Une peau de vie douce comme une pêche

Un fruit de la pêche parfois trémoussant

Le jus de vie est parfois amer ou bouillant

Mais le doux murmure de la source

Vient

Le rafraîchissant.

 

Carole Radureau (10/09/2019)

 

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Quartz rose étoilé

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A
Ne regrette surtout pas de l'avoir écrit, d'abord c'est très beau et ensuite ça fait du bien d'écrire.<br /> Même les gens en forme accusent le coup en ce moment alors il est normal que les personnes comme toi, plus fragiles, le ressentent plus fort. Mais oui tu vas y arriver, je n'en doute pas un instant.<br /> Et j'attends "mon" milan royal avec impatience, t'inquiète je te dirai.
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A
"Et la réalité des premiers jours de septembre<br /> <br /> A déposé sur un plateau<br /> <br /> Le petit déjeuner du manque." Quel beau passage!<br /> Infiniment beau mais infiniment triste, je comprends ces confidences qui font mal car je ne peux rien faire pour toi sinon te soutenir amicalement...
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C
L'amitié ça me fait du bien, plus que tu ne le crois......<br /> Bizarrement, c'est au moment où j'ai pu réaliser de réelles avancées ces dernières semaines, que je me sens affaiblie aussi physiquement que moralement, et le froid qui est arrivé soudain il y a quelques jours m'a coupé les ailes. Mais ce n'était qu'un mauvais moment, parce que j'ai réalisé que mes acquis semblaient acquis. Je reviens de loin, j'ai beaucoup beaucoup de forces à retrouver, de choses à mettre au point pour renforcer des faiblesses, il faut que je sois forte car je ne peux compter sur aucune aide médicale en dehors de ma thérapeute énergéticienne. Mais si tu savais ce que j'ai pu accomplir en quelques jours......je devrais être fière de moi en fait et non écrire ce que je viens d'écrire. On va dire que c'est un vieux relent de poésie thérapie !! Héhé, demain je m'attaque au poème pour les dessins du milan royal....j'espère que tu ne seras pas déçue de mon coup de crayon parce que je n'ai pas été performante sur le coup.....