La paix des roses
Publié le 13 Janvier 2019
La tempête avait tiré à bout portant sur la tige déboussolée
Elle avait extirpé du corps,
De l’âme,
Avec des forceps
Les marrons
Bouillonnants de passé non enterré,
Les châtaignes bouillies
De l’avenir non défini.
C’est ainsi qu’était née la paix des roses.
Tant de tremblements,
Tant de questionnements,
Tant de peurs,
Tant de remises en question.
Pour un effondrement c’était réussi.
Pas de point d’horizon éclairci
Juste une adaptation
Un choix de pensée différent.
C’est ainsi qu’était née la paix des roses.
Tout autour l’écume des gens jaillissait,
Parfois des larmes parfois des hésitations,
Parfois des incompréhensions,
Parfois des replis
Définitifs.
C’était un pari sur le présent et l’avenir
Un nouveau mode de fonctionnement :
Une révolution.
C’est ainsi qu’était née la paix des roses.
Il a fallu des mois
Les jours comptaient triples
Il a fallu du temps
Mais le temps n’existait plus
Il a fallu comprendre
Mais il n’y avait rien à comprendre
Juste accepter
Tout
Accepter
La paix ainsi
Etait arrivée,
Tout doucement,
Comme un voile de tulle tendrement
Déposé
Sur un cœur de rose flétri et rudoyé.
C’était si doux
C’était si tendre
Imperceptiblement conçu comme une magie
En moi
Subtilement acquise par le lâcher prise.
Il n’y avait plus à regarder en arrière
Il n’y avait plus à chercher le pourquoi du comment
Il n’y avait que la certitude de la force pure et lente
Du temps horloge
Celui qui guérit les blessures de la vie.
Ainsi les roses m’avaient apporté leur paix.
J’attends tranquillement chaque saison pour remercier leur présence
Pour saluer leur beauté
Pour tricoter leurs jupes folles et sages en bouquets toujours uniques
J’attends mes amies les roses
Avec plus de hâte encore cette année
Car je sais qu’en les regardant
Je verrais le visage invisible de la paix
Qui,
Sur moi,
A glissé tel un mirage parfumé
Sa délicate cape de protection.
Carole Radureau (13/01/2018)