La fougère en habit d’impatience
Publié le 27 Janvier 2019
Froide la terre en son rêve d’hiver
Gris panoramas de cendres compressées
Du nid douillet
(Nutriments
Ouates fibreuses de la couche terrestre)
Son regard tourné vers la fissure du temps
Des rêves de feuillage
Librement
Exposé
Des songes de bise chaude au creux des aisselles
Une envie d’iode fait frissonner les sens
Des vagues nerveuses
En succédané d’aventure
Une pensée tournée vers la naissance
De celui qui dans la verdure vierge
Puise la convalescence de l’hiver
Une idée de fusion
De la sève et de la témérité
Le soleil a pris son quartier d’été
Et sa force est une unité joyeuse
En habit d’impatience
En hâte d’errance dans le sous-bois
Portée par un hâle chaud et doux
Filtrant
Entre deux arbres amis
Eux aussi sont dans l’attente
De ce fruit chaud et mûr qui coule tel du miel
Dans le corps
Refroidi
Comme la fougère
Leur habit tremble
Leur écorce frémit de cette ardeur subtile
Tel un fil de liberté collé par la résine amoureuse
La fougère est avide
De sensations printanières
Elle s’élancera vers la propulsion estivale en son habit de lumière
Cette verte ramure tissée par les araignées de la vie
Tout juste éclairée par le filet d’opale
Telle une broche
Tel un symbole indélébile
Du minéral tendrement
Épris du végétal.
Carole Radureau (27/01/2019)