Carnet d’automne d’une fougère
Publié le 1 Novembre 2018
Le jaune est une nécessité que rien
N’altère en vérité
Et dans la cime
Et dans le son
Il naît
Poussin poussé par le cri ardent
De l’automne.
L’arbre revêt sa tenue de camouflage
Sa non prise au vent et au froid
La fougère a laissé mourir une à une ses jupes
Estivales
Et chacune de ses franges a nourri à son tour
Le sous-bois.
L’automne sonne le glas de la chaleur
Met un point à la menace de canicule
Il chante une musique apprise au chœur du bois
Comme une complainte aux notes de la nuit.
Aujourd’hui se pare de la mémoire et en chacun de nos êtres
Chers
Disparus
Une fleur de toussaint revêt sa tête à ligules mordorées
Il est l’heure d’y penser
A ceux qui nous ont bercé de leurs rires et de leurs rêves
Il est temps d’allumer les veilleuses
De se remémorer.
Une fougère qui sait que ses bras retenant la nuit
S’enrouleront dans son cœur grandissant
Une qui se rend compte du froid murmurant
Dans son nid de tourbe dans sa caverne au confort cumulé
Dort et rêve écrit et vit en demi teinte
Un œil frais et présent tourné vers le tambour ardent du cœur
Son regard vert attentif
Au réveil
O combien sublimé du printemps.
Carole Radureau (01/11/2018)