L’aigle amoureux du liège (Arburacellu)

Publié le 14 Octobre 2018

L’aigle amoureux du liège (Arburacellu)

Si le liège dans sa grande poésie
Cartographiait ses veines impatientes
Les ailes lui pousseraient comme
Ailes de l’absent
Et le fruit béni de son écorce
Tomberait de lui-même.

Lui, Acellu,
Aigle impérial qui jamais n’oblitéra ce nom-coup de couteau
Il avait développé un amour infini
En creusant dans les rides de papier brûlé
Les anfractuosités
Les nerfs souples et tendres
Les grottes comme des aires
L’écorce qui cède son jus de vie
Après d’ardents combats.

Il s’en était épris et de passion première
Si fort il aimait son chêne-liège
Qu’il l’étreignait tel un duvet nécessaire.

Une fusion naquit dans ce terroir aux légendes
Chantantes belles foisonnantes surréalistes
Acellu chaque jour épousait forme d’arbre
Se plaisait à immobiliser ses ailes
A laisser en lui circuler une encre de chlorophylle.

Se fondre
A l’aimé telle une copie éternelle
Une communion tellurique :
L’animal le végétal
Ne manquait
Qu’une pierre pour clôturer le vœu.

Ainsi naquit l’aigle-liège
Certains diront que la main de l’homme y a glissé son pli
Un qui pourtant est un fruit chaud et mûr
Une canopée a épousé des serres
Des yeux perçants ont fermé leurs paupières sur
Un regard tendre.

La vie unit toujours ceux qui s’aiment
Elle les unit parfois si étroitement
Que le cœur en soupire d’aise
Le cœur aime que l’on serre sa moitié
A en épouser les contours.

Carole Radureau (13/10/2018)

L'arburacellu ? 


C'est un chêne-liège. Una suara  dont la circonférence du tronc à la base est de 4 m, sa hauteur est d'environ 15 m et son âge estimé entre 200 et 250 ans. La hauteur du rapace  - d'où le nom d'arburacellu  - 2,60 m et son envergure d'aile à aile 4,50 m 

Son écorce crevassée lui fait d'exceptionnelles protubérances qui lui donnent cette forme originale et unique, un air de rapace protecteur avec ses ailes déployées   
A priori ce chêne liège à survécu après avoir été frappé par la foudre, son cœur étant brûlé, il a très certainement, par l'aura qu'il dégage, protégé depuis deux siècles des troupeaux de chèvres, moutons et bovins et continue à l'heure actuelle.  
Geais des chênes, grives musiciennes, mésanges et autres petits passereaux l'habitent, quand on s'approche tout doucement on entend un gazouillis permanent, pourtant d'autres chênes se trouvent à proximité mais tous nichent dans celui-là… 

Si vous souhaitez donner cette année votre vote à l'arburacellu : 

 

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #L'arbre qui fait parler de lui

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A
C'est beau ce que tu écris au sujet de cet arbre-oiseau (petite rectification: acellu c'est l'oiseau et acula c'est l'aigle, je me suis laissée emporter par la ressemblance hier) <br /> La nature nous montre de multiples façons combien tout est lié, le végétal et l'animal ne font qu'un et l'un sans l'autre ne pourrait survivre.
Répondre
A
De toute façon c'est bel et bien un aigle, aucun doute!
C
Il a quelque chose cet arbre-oiseau, il porte en lui une aura comme il est dit et on le ressent même au loin. En tout cas, ça m'a bien plu d'écrire sur cette sculpture naturelle. Je vais lui laisser le nom d'acellu, vu que j'écris ensuite que c'est un aigle impérial, ça me plait mieux.