Alignement de géants
Publié le 12 Août 2018
……poésie en errance : ici ou là, tu trouveras la poésie….
Quand la pachamama a décidé de dénuder
Ses seins
Trois d’entre eux ont jailli
Comme des avions, de terre, et sans
S’arrêter
Ont crié jusqu’au ciel
Leur vérité sacrée.
Puis se sont calmés.
Ils étaient des seins rivaux
Des frères ennemis
Toujours en compétition
Rivalisant de beautés de courbes
De dénivelés
De blancheur
D’arêtes abruptes difficiles
A escalader
De glaciers tous plus garnis les uns
Que les autres.
Ils sublimaient leur puissance
Se regardant dans la glace
Par eux
Fabriquée
Ils avaient atteint le point
De leur sommet :
Tout un univers en eux
Tout un écosystème en eux
Tant de vertus
Juste crées par envie et désir
De plaire.
Maintenant
Les seins de la terre-mère
Sont calmes
Ils sont assagis par les millénaires
Seuls les millénaires
Ont ce pouvoir
D’araser les sentiments contraires
D’apporter l’instant présent.
Maintenant
De leur altitude de géants
Foraker, Denali le plus haut, Hunter
Le petit frère
Alignés sur la ligne blanche
De l’aurore
Unis comme des seins de la main
Nous regardent,
Etonnés :
Ils fondent mais ce n’est pas de larmes
Ils maigrissent
Mais ce n’est pas de la diète
Ils dépérissent mais ce n’est pas de maladie :
La triste vérité qui fond comme glace au soleil
Est un soupçon amer
Une pilule de neige acide à avaler
Un goût en bouche
Comme une réponse à la question posée :
Comment rivaliser sans sa parure
Dans les temps
Futurs ?
Carole Radureau (10/08/2018)
De gauche à droit mont Foraker, mont Hunter, Denali, Alaska