Plume de pinson trempée dans le sable du temps qui passe
Publié le 24 Mars 2018
Comme le sable
Coule fluide
Infiniment
Dans le cours des vies
Sans égard pour le temps
L’oiseau
Ephémère pinson de l’éveil
Printanier
Tu es et tu seras
Destiné
A vivre pour reproduire
Et t’enfuir dans le sable
Doux et fécond
Pour l’éternité de la terre
Se sentant fort de tant de connaissances
Se sentant jeune malgré les ans
Prêt à affronter les prémices de la vieillesse
Homme qui croit avoir encore du temps pour vivre
Ce que l’accéléré du quotidien a propulsé
Flèche trop tardivement tirée dans la cible de l’opposition
Et dans l’arrière-cour de la mobilité
Se tient la réalité
Se tient la vérité
Comme ce qui s’écoule sans pause
Ne peut s’arrêter ainsi
Réfléchissant philosophant
Car contrairement à l’oiseau
L’homme est doté de ces outils
Qui ne lui permettent uniquement
Qu’à pleurer sur sa vie qui fuit
Lamentablement
Trop rapidement
L’homme ne peut s’empêcher de penser
Que ce temps
Il est là encore devant lui
Alors que l’oiseau, lui
Sait très bien jauger de son flux
De son calendrier
Sans se tromper de saison :
Vivre et survivre
Aimer et procréer
Elever et éduquer
Et puis recommencer
Jusqu’à l’aube de ses jours
Sans se poser la question
Sans se dire pourquoi ou autrement est-ce possible
En vivant
Parce que vivre c’est aussi
Se laisser
Bateau apte à naviguer sur le sable
Couler,
Sans résister
Je ne serais pas celui qui lutte sans arme contre
Un adversaire
Invincible
Je serais celui qui respecte le sens de la vie
Et qui accepte l’heure d’en partir.
Carole Radureau (24/03/2018)