Dialectique de l’insomnie
Publié le 20 Janvier 2018
La nuit est une sœur triste qui vient déposer sur mes épaules
Un sombre châle couleur pétrole
Le son a gobé une à une les mouches insolentes qui croissent au soleil
Le son s’est amorti sous le coup de feutre de l’ardoise
Comme pour endormir les méduses de la nuit
La souffrance a revêtu un long déshabillé de soie électrique et insistante
Couleur encre de seiche
La souffrance ferme sur la nuit les volets du charbon confus d’en arriver-là
Les muses sont des papillons de nuit, enfants des courants qui semblent inconnus
Les muses chuchotent
Parfois gémissent aux oreilles endormies une chanson persistante
Pressée d’en finir
La nuit est une garde-robe qui s’évade
Sur le fil des ténèbres s’enfuient les petites culottes les leggings les soutiens-gorge
Les robes aux couleurs vives pour aller sécher dans les prairies noctambules
Situées sous le rayon direct chaud et doux de la lune
Demi-fille du diable
L’heure qui résonne à mes tempes a coupé la poire en deux de la sorcellerie
3:33 comme un sempiternel chant de chardonneret rouge
Aux accents de poète funèbre
La nuit est un havre où tout peut arriver
La nuit est une scène de théâtre où se jouent les paliers de notre histoire
Quand le jour se contente de monter des marches
Sans vie
Parfois de les descendre
Trop vite
Jusque dans la cave trop noire froide et dure
De l’éternité :
La nuit est une étape subtile de l’éternité
Un apprentissage de l’autre voyage
L’inconnu loin de faire peur
Doit plaire
Car plaire à l’inconnu
C’est écrire les mots de la nuit
Qui germent comme des fruits
Que voici.
Carole Radureau (19/01/2018)