Pierre qui roule

Publié le 22 Octobre 2013

Pierre qui roule
Les Moutons de la haine

 

 

Ils ont usé leurs sabots sur la peur des nuits sans lune

Un vent glacial, égoïste, leur renvoie un hologramme de prédateur

Comme un cœur assourdit par les bêlements incessants

Ils rejettent l’agneau qui traverse la lande

Ils demeurent muets  aux attouchements du pâtre Baptiste

Et restent silencieux aux perpétuelles tontes

Comme pour mieux rejeter leurs frères égarés

Comme pour mieux ignorer l’ancestrale sagesse du bélier protecteur

Comme pour mieux imprégner leur toison d’une irréelle solitude

Et troquer une liberté commune pour la soumission d’un troupeau

Ils n’iront plus brouter l’herbe de cette île lointaine

Qui envoûtait leurs rêves d’un  parfum d’aventure

Ils sacrifieront demain comme ils l’ont fait hier

Sur un autel de marbre et d’illusoire réconfort

Le mouton vagabond, bohémien et rebelle

Jalousant son courage, son audace et ses ailes

En oubliant un temps la lâcheté de ceux qui bêlent fort

En oubliant pour toujours de libérer leurs coeurs

 

 

Hobo-Lullaby

 

 

 

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Pierre qui roule
La rose-bohême

 

La rose-bohême sur un aiguillon s’est empalée.

Son sang de nacre coule à satiété,

à feue liberté.

 

La rose-bohême sur le barbelé.

Un fil de sang est resté collé,

goutte à goutte irrigue la terre,

celle qui ne veut pas de la guerre.

 

La rose-bohême sur le bitume

s’est tapée la tête sur l’enclume,

goutte à goutte son sang déprime,

il ne veut pas qu’on le supprime.

 

La rose-bohême dans la boue

essayait de jouer ses atouts.

La boue française est bien plus tendre

que celle du pays à pierre-fendre,

goutte à goutte les larmes gèlent,

elles ne veulent pas que l’on épèle

les petites vies semées ici,

cherchant racine, un bois joli

pour y loger la roulotte,

afin que plus jamais grelottent

les petits gypsy de l’infortune,

qui se rêvent Pierrots sous la lune.

 

La rose-bohême n’en peut plus

de courir sans cesse les rues.

Si les cœurs et les portes s’ouvraient,

acceptaient le nomade comme il est,

son cœur de rose rouge meurtrie

en serait tout ébaubi

et à jamais sur cette terre

il enracinerait son sang fier,

jusqu’à la fin des temps…..

jusqu’à la fin d’un temps,

où l’amour

la fraternité

la solidarité

et la Liberté

enfin seraient reconnus

d’utilité publique.

 

***************

 

Dans cette orange de l’amitié

Bien au chaud, chaudement serrés

Tu y trouveras des quartiers.

Ils sont à toi, libres de droits

Ce sont des quartiers d’amour libéré.

 

Carole Radureau (28/09/2013)

 

 

 

 

Image des moutons ICI

 

Images atelier Robert Doisneau

 

Plan de Grasse 1969

 

 

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Lance-pierre

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